N° I | HIVER 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & Témoignages
Céline De-Saër, « Tremblement d’Éther »,
Éditions Unicité, 2024, 72 pages, 13€
© Crédit photo : Première de Couverture du recueil de Céline De-Saër, « Tremblement d’Éther », Éditions Unicité, 2024.
L’autrice semble être en résonance avec le subtil, car le poète est celui qui a une conscience totale de la réalité et en a une perception plus fine que le commun des mortels. De ce fait, peut-on dire que le poète est avant tout un être hyper-lucide ?
Céline De-Saër semble accaparée par son environnement. On connaît le tremblement de terre qui est un phénomène naturel courant mais le tremblement d’éther ne peut sans doute être vécu et ressenti que par des êtres hors du commun. C’est peut-être le cas de notre poète : « l’air suintait des visages surgis ».
Chaque mot employé revêt une signification bien particulière qu’il faut placer dans son contexte pour éviter toute méprise. C’est le ciel qui est « crevé de colère » quand tremble l’éther, encore un phénomène observable par notre poète qui ne cesse d’apprendre et de nous apprendre à apprendre. Aussi est-elle celle qui donne des consignes claires par l’emploi du mode infinitif :
« Dormir contre la flotte
vers la pluie, au lieu d’elle, en échange de, en face de la
mer par la vitre. »
Les ancêtres sont ceux et celles qui nous précèdent mais Céline De-Saër évoque « les ancêtres à venir ». Que faut-il entendre par là ? Rien n’est statique : le futur deviendra le passé. Grammaticalement parlant on aura affaire à un futur antérieur et un futur simple. Elle sous-entend sans doute la génération future et la génération postérieure à cette dernière.
Le vent, c’est de l’air en mouvement, donc tout se meut dans son monde, ça palpite. Quand tremble l’éther tout est inversé. Non seulement :
« La membrane de l’air s’est déchirée
par le sel : premier matin de la nuit. »
Mais encore :
« La lumière est en chemin
quand je suis allée la voir pour sa pleine mer
Le vent attend son chemin. »
Son rapport à l’eau n’est pas sans rappeler que la vie vient de là.
« La perte des eaux » nous rappelle la rupture de la poche des eaux de la femme « en couches ». Et pour elle : « La mer est une salle de travail » et de là découle la vie. De l’ombre à la lumière, il n’y a qu’un pas : « Le puits de lumière se retourne en moi. ». Elle convient également : « Samain a tracé ton passage dans mon corps »
La nuit monte et la lumière descend pour enfin devenir poussières. Cette lumière n’est-elle pas celle de l’esprit qui nous anime avant qu’on ne redevienne poussière. La nuit, c’est sans doute la finitude de l’être : « La lumière renversée en poussières »
Dans ce recueil sont présents : l’air, la mer, la terre, la lumière. Ces éléments sont en unicité dans l’espace-monde qui caractérise l’existence.
© Maggy DE COSTER
URL. https://editions-unicite.fr/auteurs/DE-SAER-Celine/tremblement-d-ether/index.php
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Pour citer cet article inédit
Maggy De Coster, « Céline De-Saër, « Tremblement d’Éther », Éditions Unicité, 2024, 72 pages, 13€ », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° I | HIVER 2024 | « Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet, mis en ligne le 17 février 2024. URL :
http://www.pandesmuses.fr/noi/mdc-desaer-tremblementdether
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