N°11 | Parfums, Poésie & Genre | Critique & réception | Astres & animaux
Florence Delay,
Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas
éd. du Seuil, La librairie du XXIè siècle, 2022
© Crédit photo : Première de couverture de l'œuvre de Florence Delay, Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas, éd. du Seuil, 2022.
Présenté tel un « livre aux sentiers qui bifurquent », cet essai de Florence Delay peut aussi s’offrir tel un bestiaire. Plus qu’un bestiaire traditionnel, il donne l’essence de la poésie par sa manière vraiment merveilleuse d’aimer les animaux et de les reconnaître comme initiant le monde ouranien sous des formes dissemblables.
Tout part d’un imaginaire, et, pour l’écrire cuistrement, de la quête odologique des Évangiles. Les références à la Légende dorée foisonnent. Une famille d’esprit se forge, tel un cheval de bataille, contre l’oppression, qui n’a jamais été aussi généralisée qu’à présent. Il est important que des liens littéraires soient à l’œuvre : Jean Giraudoux, Paul Claudel, Michel Serres, Jacques Roubaud, François Weyergans, et artistiques, Pierre Heny, Maurice Béjart, Pierre Boulez, pour n’en citer que quelques-uns, que cet essai — au sens littéral du terme — remet dans les beaux écrins évangéliques. La Romancière très particulière qui a su « dire » Gérard de Nerval, invite aimablement à revoir la peinture chrétienne, avec une virtuosité narrative aussi rassurante « qu’un sourire venu des profondeurs de l’âme la plus limpide », a observé Ketty Salem, ma traductrice chrétienne d’Alep.
La légèreté, les merveilleuses conjonctions apparaissant entre les arts montrent comment cultiver des jeux littéraires variés, à la manière de « Fantaisie », le poème de Nerval : « II est un air pour qui je donnerais Tout… ». Les liens tissés par une « phrase célibataire » (incipit, p. 9) sont apparemment simples. Ils mettent à l’œuvre les beautés de la langue française pour une lecture facile et un plaisir toujours renouvelé :
« Découragée à l’idée d’escalader pareils massifs de la pensée chrétienne mais pressée par la curiosité, je cherche des explications à portée de main.
Que l’aigle soit Jean est le plus évident : c’est l’oiseau qui vole le plus haut est son Évangile est le sommet de la doctrine (p. 59). »
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Pour citer ce texte inédit
Camille Aubaude, « Florence Delay, Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas, éd. du Seuil, La librairie du XXIè siècle, 2022 », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°11 | ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre », mis en ligne le 14 juillet 2022, Url :
http://www.pandesmuses.fr/no11/ca-florencedelay-essai
Mise en page par David
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