Lettre n°14 |Être féministe|Revue culturelle d'Afrique & d'Orient
Présentation des ouvrages
"Penseur de la diversité"
et "Ainsi parlait ma mère"
au Maghreb-Orient des
Livres à l'Hôtel de Ville
de Paris en février 2020
Sociologue, poète, artiste peintre
© Crédits photos : Élisabeth et Mustapha Saha, "Mustapha Saha et Rachid Benzine en signature de leurs livres au Maghreb-Orient des Livres à l'Hôtel de Ville à Paris les 7, 8 et 9 février 2020".
« La rigueur scientifique comme principe éthique. S’il fallait un seul concept pour définir l’œuvre de Haïm Zafrani, une œuvre prolifique, impressionnante, pour ne pas dire intimidante, par sa dimension et sa densité, ce concept serait la rigueur, la rigueur intellectuelle, la rigueur scientifique, la rigueur éthique. Une rigueur associée à la vigueur investie dans sa réalisation pendant un demi-siècle, avec la ténacité tranquille des voyageurs du désert. Au-delà de la reconnaissance publique, des distinctions académiques, des sollicitations internationales, intervenues sur le tard, Haïm Zafrani, stoïquement cuirassé dans la persévérance et la discrétion inculqués par l’enseignement talmudique, mène jusqu’au bout, loin des sentiers battus, une existence de chercheur imperturbable, d’explorateur inébranlable, de laboureur infatigable de la diversité culturelle marocaine et andalouse. Tout au long de son existence, il poursuit un seul but, exhumer et restituer, à l’usage des générations présentes et futures, un capital historique exceptionnel, un patrimoine culturel bimillénaire en grande partie méconnu, sous-estimé, refoulé, dans sa flexuosité labyrinthique, ses contradictions, ses accords et ses contre-accords », voir Mustapha Saha, Haïm Zafrani, Penseur de la diversité, éditions Hémisphères/éditions Maisonneuve & Larose, Paris, 2020.
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« Vous vous demandez sans doute ce que je fais dans la chambre de ma mère. Moi, le professeur de lettres de l'Université catholique de Louvain. Qui n'a jamais trouvé à se marier. Attendant, un livre à la main, le réveil possible de sa génitrice. Une maman fatiguée, lassée, ravinée par la vie et ses aléas. La Peau de chagrin, de Balzac, c'est le titre de cet ouvrage. Une édition ancienne, usée jusqu'à en effacer l'encre par endroits. Ma mère ne sait pas lire. Elle aurait pu porter son intérêt sur des centaines de milliers d'autres ouvrages. Alors pourquoi celui-là ? Je ne sais pas. Je n'ai jamais su. Elle ne le sait pas elle-même. Mais c'est bien celui-ci dont elle me demande la lecture à chaque moment de la journée où elle se sent disponible, où elle a besoin d'être apaisée, où elle a envie tout simplement de profiter un peu de la vie. Et de son fils. », voir Rachid Benzine, Ainsi parlait ma mère, éditions du Seuil, Paris, 2020.
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Pour citer ce texte
Mustapha Saha, « Présentation des ouvrages "Penseur de la diversité" et "Ainsi parlait ma mère" au Maghreb-Orient des Livres à l'Hôtel de Ville de Paris en février 2020 », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°14|Être féministe, mis en ligne le 25 février 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettreno14/presentation
Page publiée par le rédacteur David Simon
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