Lettre n°14 |Être féministe|Revue culturelle d'Europe
Carnet de Voyage
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La Galice côté sud : porte ouverte sur le Portugal
De Vigo à Porto en passant par Saint-Jacques de Compostelle et autres villes :
Une halte au bord des plages de Vigo au soleil couchant pour saluer la nature dans sa majesté.
Le tracé des vagues en ondes de formes parallèles à l’horizon souligne la mer et le sable que le soleil dore de ses rayons convoite le ciel en perspective que les nuages embrassent alors que les Îles Cies au long abritant faune et flore s’imposent à nos regards.
Comme un point blanc perdu dans le bleu du ciel la lune se distingue au-dessus de la pinède que le vent du large caresse piano.
Comme la Rome éternelle un pont romain inébranlable marque sa présence en enjambant le fleuve et faisant face à une étroite voie sur berge pavée surmontée d’un muret aux contours crénelés où se rangeaient les passants pour laisser passer les charretiers.
Depuis le Parador nacional de Gondomar on a une vision époustouflante sur Baiona jadis témoin de nombreux épisodes de guerres et de conquêtes romaines, wisigothes, portugaises et arabes.
Depuis 1994, on note la présence d’une réplique de la Caravelle de Christophe de Colomb, La Pinta, musée flottant reconstituant la vie de l’équipage à bord durant la traversée de l’Atlantique.
Rodriguez Bermejo, dit « Rodrigo de Triana », le marin qui le premier lança le cri « Terre » en abordant Guanahani, baptisée par Colomb San Salvador.
Le 1er mars 1493 Baiona fut le premier port européen à avoir eu vent de la découverte de l’Amérique et depuis on commémore la Fête de l’Arrivée tous les ans dans la ville.
On peut prendre de la hauteur en accédant au Mont Sansón à plus de 100 mètres au-dessus du niveau de la mer où se trouve perchée la Vierge de la Roche, protectrice des marins, tenant en main un petit bateau. Cette statue en granit érigée par Antonio Palacios et Valence Mariano Benlliure, a le visage et les mains de marbre blanc sculptés par l’architecte Ángel García Díez. Là, à 15 m d’altitude, on a une vue panoramique de la ville avec la mer et la Ría de Vigo en perspective.
Une visite s’impose au Musée municipal de Vigo Quiñones de León, demeure seigneuriale du XVIIe siècle, entourée du parc de Castrelos avec des jardins à la française.
Ce musée recèle une collection d’objets archéologiques de l’époque paléolithique à l’époque romaine. Une collection de peintures européennes totalisant 128 tableaux légués par Policarpe Sanz à la Municipalité de Vigo. La Pinacothèque recèle d’importantes peintures galiciennes du XXe siècle.
Le mobilier compte des meubles d’époque Louis XV et Louis XVI. Une partie du musée est consacrée à l’Histoire contemporaine à partir de la Reconquista en 1809 et de 1810 où Vigo commençait à s’imposer comme une vraie ville grâce aux apports économiques et industriels des personnalités qui ont contribué à son essor.
En allant à Saint-Jacques de Compostelle, on traverse le parc Almeda, impossible de ne pas s’arrêter pour une pause-photo avec Maruxa et Corélia, dénommées « les deux Marie », immortalisées par l’artiste César Lombera. Dans les années 60-70, symbolisant l’éternelle jeunesse, habillées en tenue pimpante, elles aguichaient quotidiennement les jeunes étudiants qui passaient par le parc.
Le Monastère de Oia fut le témoin d’une bataille navale entre la troupe de Napoléon qui entreprit de s’emparer de l’Espagne et les moines qui finirent par remporter la victoire.
À Combarro, petit village de pêcheurs avec ses rues étroites et ses minuscules maisons mignonnement alignées, ses hórreos, greniers sur pilotis en nombre, surmontés d’une croix, servant à entasser des céréales, ses cruceiros ou calvaires symboles de victoire sur le mal ou de signalétiques.
À Padrón, on peut visiter la Casa de Rosalía de Castro, enfant cachée d’un prêtre, célèbre écrivaine féministe, poète, figure emblématique de la littérature moderne et de la culture populaire galicienne. Ainsi en Galice beaucoup de lieux publics sont baptisés de son nom.
© Crédit photo : Maggy de Coster, image no 1, février, 2020.
C’est aussi à Padrón que naquit Le Prix Nobel de Littérature Camilo José Cela.
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Construite au VIe siècle la Cathédrale de TUI inspirera la Cathédrale de Saint Jacques de Compostelle.
Pontevedra, cette ville administrative, se démarque par son niveau socio-économique et intellectuel. C’est la seule ville de la Galice où s’exécute la tauromachie lors de la fête de la Virgen Peregrina, la Vierge pèlerine.
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Classé Monument historique le Castro* du Mont de Santa Trega dans la commune de à Guardia nous ramène au temps des Celtes, Ier siècle av. JC. où demeurent les vestiges de leur civilisation. Ce sommet nous procure une excellente vue panoramique sur l’estuaire et l’embouchure du fleuve Miño, du Portugal, de la Vallée du Rosal et de l’Atlantique.
© Crédit photo : Maggy de Coster, image no 2, février, 2020.
* Un castro est une fortification résidentielle associée à l’âge du fer de la péninsule ibérique, aussi bien utilisée par les populations celtiques des plateaux de Castille (meseta), de la Gallaecia et du nord du Portugal, que dans la partie ibérique du sud et de l'est. Cette demeure en pierre, de forme circulaire et avec un toit de chaume, est entourée de douves et de remparts. L’époque romaine marque la fin des castros.
Vila Nova de Cerveira, ville portugaise limitrophe partage avec l’Espagne le Río Miño. C’est avec bonheur que les Galiciens traversent la frontière les jours de marché pour venir y faire de bonnes affaires car au Portugal la vie est moins chère. Il n’y a qu’à passer le pont et le tour est joué.
En poursuivant notre itinéraire on débouche sur Valença, une autre ville voisine de la Galice, cernée dans sa partie antique par une fortification d’où l’on peut contempler le Río Miños enjambé par un pont sur lequel jadis s’étirait la longue file d’attente menant au Poste –frontière.
Fini les contrôles frontaliers, libre accès aux touristes espagnols qui viennent acheter des produits artisanaux comme le linge de maison brodé à la main.
À Porto dont les origines remontent à l’âge du Bronze, prévaut également le baroque reconnaissable dans les édifices religieux et publics, un style dû aux architectes Antonio Pereira et Nicolau Nasoni. Dans cette ville Le néoclassique est également présent. Ce serait parjure que de ne pas noter la présence des Azulejos, revêtements en céramique d’origine arabe et espagnole sur les nombreuses façades des édifices urbains comme à l’intérieur de la Gare principale.
Ah ! on retrouve la patte de Gustave Eiffel en empruntant le Pont de Dona Maria Pia haut de 61 m et large de 354 m et inauguré en 1877.
Située à Porto deuxième ville du Portugal, La librairie Lello et Irmão, baptisée « la plus belle librairie du monde » est un passage incontournable pour les amoureux de la littérature et les intellectuels de tous genres. Elle fut inaugurée le 13 janvier 1906. Un magnifique escalier à double entrée débouchant sur un balcon avec procuration de vue sur le rez-de-chaussée, constitue la principale curiosité architecturale de l’édifice à la façade néogothique qui abrite un intérieur où les styles Art nouveau et Art Déco s’allient à la perfection.
Un exemplaire de l’édition originale en anglais du Petit Prince de Saint Exupéry signé, s’y trouve exposé.
© Crédit photo : Maggy de Coster, image no 3, février, 2020.
Mais on ne peut que déplorer qu’il y a trop de beaux immeubles en mauvais état et laissés à l’abandon dans cette belle ville.
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Pour citer ce texte
Maggy de Coster, « Carnet de Voyage », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°14|Être féministe, mis en ligne le 20 février 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettreno14/carnet
Page publiée par le rédacteur David Simon
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