Lettre n°15 | Eaux oniriques | Textes poétiques thématiques
Une féministe
Crédit photo : Pluie sur une toile d'araignée Commons, domaine public.
En mémoire de Simone de Beauvoir
Loin des yeux, du cœur, des cieux, les cris étouffés des affamées de justice se propagent parmi les hommes.
Elle, telle une assoiffée, buvait les bouquins des bibliothèques, se cachait aux plis des pages, narguait les puissants, bavait devant la mer de toutes les mères… Crachait sa colère en méduse aux mille serpents. "Gorgone, catin, mal baisée", on lui hurlait au visage.
Son corps tel un tableau de Picasso sonnait la fin de leur règne…
Son visage comme une toile de Marie Laurencin, illuminait le ciel du matin.
Cette moderne Diane ne chasse, ne pourchasse que l'encre noire du mâle.
La mère des mers vaguait au loin sur les écumes des pages jaunies par le temps, au coin de l'œil…
Elle restait seule, seulette, esseulée telle Christine de Pizan, telle une larme amère placardée sur un monochrome bleu fait des mots de nos maux.
©DS.
Poésie engagée
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Pour citer ce poème féministe
Dina Sahyouni, « Une féministe » poème féministe inédit, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°15 « Eaux oniriques : mers/mères », mis en ligne le 7 janvier 2021. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettre15/ds-unefeministe
Mise en page par Aude Simon
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