Femmes, poésie & peinture
Avant-première
Femmes inspiratrices des grands peintres
mais peintres par-dessus tout
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Site du Manoir des Poètes : www.lemanoirdespoetes.fr/
Crédit photo : La Paix ramenant l'Abondance, Élisabeth Vigée Le Brun
L’Exposition du 23 Septembre 2015 - 11 Janvier 2016, Grand Palais, Galeries nationales
© Photographie par Maggy de Coster
Madones ou symboles sexuels, reines ou courtisanes, odalisques ou pucelles, Femmes fatales ou femmes sans envergures, elles ont toutes pris forme sous les pinceaux habiles des grands peintres. Déjà Giotto di Bondone (1304-1306) annonça la couleur avec une fresque représentant une femme. Botticelli nous donne à voir La Naissance de Vénus, Fra Angelico, Michel Ange des Vierges à L’Enfant, Leonard de Vinci, Mona Lisa, Courbet représente L’origine du Monde par la très suggestive peinture de l’anatomie féminine, donc les femmes, qu’elles soient imaginaires ou réelles, elles ont toujours inspiré les peintres.
Qu’en est-il des femmes peintres ?
Depuis l'Antiquité, elles s’adonnaient à la peinture mais pendant longtemps, elles restèrent confinées dans un rôle secondaire en n’existant que par rapport à leurs maris. Le 31 mai 1783, Élisabeth Vigée Le Brun est reçue à l'Académie royale de peinture et de sculpture avec un tableau allégorique intitulé La Paix ramenant l'Abondance. Ce fut pour elle une victoire bien méritée car mariée au collectionneur et marchand d'art Jean-Baptiste Pierre Le Brun, elle fit face à l'opposition de Jean-Baptiste Pierre Marie qui jugea que cette promotion était incompatible avec son statut de femme de. Notons qu'à l'époque la femme n'avait pas de statut social propre.
Plus près de nous, Sonia Delaunay fut considérée d’abord comme l’épouse de Robert Delaunay, Suzanne Valadon comme la mère d’Utrillo. Il eut fallu attendre le XXème siècle pour que fût brisé le carcan dans lequel étaient enfermées les femmes peintres en raison de leur sexe. Entre 1897-1900, elles s’affirmèrent en poussant les portes de l’Académie des beaux-arts dont l’entrée leur était interdite en France. Berthe Morisot de s’inscrire dans lignée des impressionnistes en marquant son originalité : un véritable défi artistique, Frida Kalho s’émancipa de Diego Rivera qui d’ailleurs, la révéla.
Marie Laurencin, elle-même s’est complètement émancipée en tant que femme et peintre en faisant dans la transgression des gens artistiques et des mœurs de son époque. Muse d’Apollinaire, amie de Picasso, elle excella dans le fauvisme et le cubisme. Elle fut également poète et c’est avec plaisir que nous citons dans ce texte un de ses poèmes :
Si tu veux je te donnerai
Mon matin, mon matin gai
Avec tous mes clairs cheveux
Que tu aimes ;
Mes yeux verts
Et dorés
Si tu veux,
Je te donnerai tout le bruit
Qui se fait
Quand le matin s'éveille
Au soleil
Et l'eau qui coule
Dans la fontaine
Tout auprès !
Et puis encor le soir qui viendra vite
Le soir de mon âme triste
À pleurer
Et mes mains toutes petites
Avec mon cœur qu'il faudra près du tien
Garder.
Donc, en suivant le cours de l’histoire de la peinture on s’est rendu compte que les femmes ont dû se battre inlassablement pour trouver leur place.
***
Maggy de Coster, « Femmes inspiratrices des grands peintres mais peintres par-dessus tout », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°7 | Automne 2017 « Femmes, poésie & peinture »/Lettre n°10, mis en ligne le 24 avril 2017. Url : http://www.pandesmuses.fr/femmes-peintres.html
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