Événements poétiques | Festival des poésies féministes 2023 | Recueil
À Marlene Dumas, pour la peur abolie
Crédit photo : Berthe Morisot, La cage, 1885, image capturée via Wikipédia.
Un poème inspiré par votre exposition (Venise, 2022-2023), intitulée « Open End » car l’art et l’humain n’ont pas de fin
La vie
et la beauté
un rêve de paradis
un corps ouvert
et la réalité
baisers morsure
ivresse plaisir
violence violette
douceur
douceur douceâtre
plaisir extrême
joie jus
mélancolie furie
la mort
mariage terreur
blanc sur noir
insomnie
salive salissure
jouissure agonie
l’oubli la perte
l’œil les doigts
regarder montrer regarder
œil perdu
dent pour dent
langue lèche langue
toucher bander
toucher montrer
montrer tout toucher tout
pénétrer bouche suc et sang
et le vin
bander
changer
le cul la vulve
écarter écarteur senteurs
écœurantes grenouilles
Vitruve crucifié
noir sang liquoreux
filles noir noir
blanc et noir
lourd velours
les visages Levinas
le crapaud a du sang
sur les mains de l’enfance
le dos les flancs
le ventre plein
à genoux
étranglée la beauté
noyade
crier
l’horreur
noyée
tordre et plier
déplier montrer
torsions pliures
aimer
le désir
celui des autres
suce petite fille
les yeux pleins de sang
et les culottes
masquées
les yeux pour ne pas voir
filmer l’éros
les jeux des enfants ne sont pas des jeux
infantiles
blanche neige et le rat
ne pas oublier le rat
tout en nous
inversions
le pire je
les pires jeux
funéraires
les fleurs pour les morts
pourpres
les squelettes dans la neige
et les poètes Baudelaire
Nefertiti était belle
les vieilles au désespoir
ils sont beaux eux aussi
baiser debout
baiser abaisser abuser
chimères aveugles
chemises retroussées
camisoles de force
prison égale religion égale
un phallus autour du cou
et les murs tellement hauts
bander
bander les yeux
les culs blancs et la merde
Persona Persona Persona
au masque blanc
ô masque blanc
le blanc ne cache rien
baiser à genoux
étrangler faire jouir
regarder
Vénus et Adonis
champs magnétiques
chants magnétique
dernier soupir
absinthe
turquoise
cercueil
matière et sexe
et moi je regarde les hommes qui regardent et regrettent
et essaient d’oublier
Un autre rapport
au corps
une invite, et la peinture et la matière
ouvrir entrer
sans peur
alors
le temps n’existe plus
© Barbara Polla
De Venise à Genève, novembre 2022.
***
Pour citer ce poème féministe inédit
Barbara Polla, « À Marlene Dumas, pour la peur abolie », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poéféministes | Festival des Poésies Féministes 2023 | « Chevelures & autres poèmes féministes », recueil collectif papier à paraître en 2023 aux éditions PAN DES MUSES DE LA SIÉFÉGP 2023, mis en ligne le 23 janvier 2023. URL :
http://www.pandesmuses.fr/concoursfeministes/barbarapolla-marlenedumas
Mise en page par Aude
© Tous droits réservés
Retour à la Table du Recueil
▼
Lien à venir...