Réception |
Geneviève Asseà la galerie Bamberger (Strasbourg)
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Françoise Urban-Menninger
© Crédit photo : Geneviève Asse photographiée par Claude Menninger
Invitée par la galerie Bamberger dans le cadre des dernières Rencontres Européennes de Littérature, Geneviève Asse a toujours eu partie liée avec des écrivains tels Samuel Beckett Jorge Luis Borges, Francis Ponge, Yves Bonnefoy dont elle a illustré les œuvres. À Strasbourg, elle accompagnait son amie Silvia Baron Supervielle, lauréate du Prix Hans Arp pour laquelle, elle a réalisé deux livres « Les Fenêtres » en 1975 et « Un été » en 1996.
Peintre et graveur, Geneviève Asse est née en 1923 à Vannes. C'est en visitant des expositions dans différents musées qu'elle décide très vite de se former à l'Ecole nationale des arts décoratifs. En 1940, elle s'engage dans les FFI avec son frère et conduit une ambulance dans la 1ère DB. En 1943, elle intègre le groupe l'Echelle où elle rencontre Beckett, Nicolas de Staël, Bram et Geer van Velde... Depuis 1987, elle continue à peindre dans sa maison de l'Ile-aux-Moines où elle réalise en 1999 de grandes toiles, puis des maquettes de vitraux pour les manufactures des Gobelins.
Dans l'exposition présentée à la galerie Bamberger, Geneviève Asse nous invite à la suivre dans une recherche où elle s'essaie, selon ses dires, « à faire danser les formes ». Petite, elle pratiquait déjà l'art de la gravure en imprimant de petites formes en éventail sur le sable mouillé avec des coquillages... Ce jeu subtil avec les formes qu'elle aimerait envoyer dans l'espace « telles des feuilles qui s'enrouleraient dans le ciel », elle nous en délivre l'apesanteur dans chacune de ses gravures, voire de ses épures, aussi légères que l'air...
Dans un carré bleu, une fine ligne, presque imperceptible bouge... « Elle est fragile », confie Geneviève Asse, « mais sa fragilité lui confère sa force, ça se fait et ça ne s'explique pas.... », ajoute-telle pour elle-même. Ces « riens » dont parle l'artiste nous entraînent dans une verticalité parfois vertigineuse car ces « riens » nous emmènent au bord de nous-mêmes.
Mais le bleu nous guide inéluctablement vers la lumière, celle du bleu du ciel ou celle tout intérieure de la conscience et de l'esprit, elle est aussi cette musique, ce rythme qui scande sur le papier la quête de l'artiste qui recherche le point d'équilibre dans l'espace pour arracher à la fuite du temps la luminescence de quelques fragments d'éternité*.
* Geneviève Asse vient d'exposer au Centre Pompidou à Paris www.centrepompidou.fr
Pour citer ce texte |
Françoise Urban-Menninger, « Geneviève Asse à la galerie Bamberger (Strasbourg) », Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°3 [En ligne], mis en ligne le 22 septembre 2013. Url.http://www.pandesmuses.fr/article-genevieve-asse-a-la-galerie-bamberger-strasbourg-120209928.html/Url. http://0z.fr/w1odc |