N°6 | Bémol artistique |
Invitation à se passionner pour la
Rencontre avec
Valérie Schott à Widensolen
dans le café-épicerie de son arrière-grand-mère
Photographies de
Claude Menninger
© Crédit photo : Claude Menninger, "Image n°1 de l'exposition de
Valérie Schott", mai 2017.
Ce ne sont pas moins de dix années de travaux que Valérie Schott présente à l'occasion des ateliers ouverts de ce mois de mai. Adepte de lieux singuliers, l'artiste après avoir exposé ses œuvres dans la gare de Sentheim, le presbytère de Widensolen ou la synagogue de Bergheim, revient à Widensolen où elle investit le café-épicerie qui appartenait à son arrière-grand-mère.
Après une formation aux Arts Décoratifs de Strasbourg, Valérie Schott s'est plus particulièrement tournée vers la céramique et s'est perfectionnée dans ce domaine à l'Institut Européen des Arts Céramiques de Guebwiller ainsi qu'en suivant les cours du céramiste Michel Hoch.
© Crédit photo : Claude Menninger, "Image n°2 de l'exposition de
Valérie Schott", mai 2017.
Inspirée par le corps humain, l'artiste lui donne chair par le biais de divers matériaux et use de différentes techniques allant du dessin à la céramique, en passant par la peinture. La robe qui a longtemps emprisonné le corps des femmes à l'instar d'une carapace, on songe aux robes à crinoline ou à panier, s'invite de manière récurrente dans les créations de Valérie Schott. Le corps s'y révèle dans ses formes amples, généreuse et sensuelles.
La robe enveloppe un corps invisible mais tangible, l'enrobe pour mieux le dévoiler, ou le « dérober », si je puis m'exprimer ainsi… Une musique silencieuse fait danser ces robes hantées, voire habitées par les fantômes de notre mémoire collective.
Ces robes, qui font toutes références à l'anatomie d'un cœur humain, battent à l'unisson dans un chœur d'argile qui égrène les petites notes d'une poésie intemporelle.
© Crédit photo : Claude Menninger, "Image n°3 de l'exposition de
Valérie Schott", mai 2017.
L'immense tableau en bois, réalisé en pyrogravure, évoquant Adam et Eve sous forme d'écorchés, la chair à vif, renvoie à notre vulnérabilité et à notre humaine condition de mortels. Les iris et les ancolies, fleurs que l'artiste affectionne plus particulièrement, plantées au pied du couple biblique, signent notre appartenance au monde végétal.
Car du minéral à l'humain, Valérie Schott n'a de cesse de tracer un lumineux chemin qui interroge dans le même questionnement notre origine et notre finitude.
***
Françoise Urban-Menninger, « Rencontre avec Valérie Schott à Widensolen dans le café-épicerie de son arrière-grand-mère », photographies de Claude Menninger, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°6|Printemps 2017 « Penser la maladie et la vieillesse en poésie » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, mis en ligne le 23 mai 2017. Url : http://www.pandesmuses.fr/2017/valerie-schott.html
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