N°7 | Poésie de la jeunesse | Géopoétique
Avant-première
Brest, Cause onirique,
Découverte, Monarchie magmatique
Brest
Amas de fer-ail haché menu très très fin des temps sous les lumières océaniques d'une apocalypse dilettante. L'artiste bleu dessine un nu âgé de la dernière évaporation au plafond du sous-sol du cosmos.
L'humain vers de terre de ses/ces propres/un peu moins propres espaces infinis fertilise après la pluie rouge des bombardements, bons bardes de ces nuits intérieures, sous les dizaines d'yeux des troncs et des bras d'acier qui clignent autant que bat le cœur de la ville. Rythmes endiablés et lucioles des temps modernes.
Le geulant goéland coule dans le fondu déchaîné des vagues d'air soulevées par une grise bourrasque d'hiver. Sous les assauts répétés une écume neigeuse tombe sur un sol à jamais épargné le gel, à jamais imbibé par le sel.
Et le lent silence de la tempête. Vois et nage au bout du bout des mille et une nuits de ton âme.
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Cause onirique
Sur une plaine en pantoufles de vallées, assommée des larmes d'une lune à tiques aquatiques tout aussi pleine que la steppe est plane traîne un homme. Seul dans ces lieux peuplés de souvenirs arborescents, son écharpe de vent agite ses poils de graminées.
Des bancs entiers de poissons imaginaires baignent dans une lumière pensive et réfléchie. L'œil cratère de roc sait distinguer sur chacun d'eux une seule et unique écaille, infime part de la grande fresque des représentations.
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Découverte
Une île-carapace de tortue écaillée par le vert du maquis lance ses bras tentaculaires très en dessus d'un ciel liquide aux nuages poissonneux. Sublime vieillesse ridée par les vents du large.
Sans vers et contre tout bon sens le poète navigue à visage découvert, sans phare, sur l'océan d'une conscience aussi subjectivement infinie qu'objectivement limitée où les images pensent et dansent.
Ballotté par les vagues à lames déferlantes, son frère pour seul cardinal, les craquelures solaires de sa peau accueillent les senteurs de la terre convoitée et une pluie de pollens parfumés et graciles tombe en rideau d'or à l'arrière-plan de l'écran de son visage jovial.
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Monarchie magmatique
La neige comme un manteau de fourrure coule et croule de tout son poids sur les épaules de granit d'un Sire et fond aux bougies d'une nuit scintillante jusqu'aux fonds turquoises et pétillants de truites des miroirs des seules dynasties vraies.
C'est un fait, l'éboulis dans sa boulimie de vertiges dessine un sceptre au seigneur de ces lieux.
Même l'éclair sentencieux, virevoltant tournoyant bourreau avec ses chevaux de tonnes d'air qui grognent à l'horizon, na sait guillotiner les pics, doit se contenter de quelques jaillissements minéraux et de larmes solides pour une colère apaisée.
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Julien Servent, « Brest », « Cause onirique », « Découverte » & « Monarchie magmatique », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°7 | Automne 2017 « Femmes, poésie & peinture » sous la direction de Maggy de Coster, mis en ligne le 28 août 2017. Url : http://www.pandesmuses.fr/
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