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Le « Trivers » est un poème à forme fixe moderne. Il se compose de 3 quatrains en vers de 8 ou de 12 syllabes.
La création de cette forme fixe est de Guy Foulon (cf. Wikipédia)
Disposition des vers : ABAB - CDCD - EFEF
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Le premier quatrain est composé de rimes masculines croisées
Soit : M1 M2 M1 M2
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Le deuxième quatrain se compose de rimes féminines croisées
Soit : F1 F2 F1 F2
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Le troisième quatrain de rimes masculines et féminines croisées
Soit : M3 F3 M3 F3
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(M = rime masculine / F = rime féminine)
Exemples :
I - Le Trivers simple
L’éternité
Ce n’est qu’une pendule au refrain incessant,
Chu d’un éclat sinistre au décor des tombeaux,
Répétant ces deux mots sans cesse vous stressant ;
« Jamais, toujours », « Toujours, jamais », glaçant les os.
Il arrive parfois qu’une ombre exige l’heure,
Alors, une autre voix lui répond des ténèbres,
« Éternité, c’est bien ici qu’elle demeure »,
Et l’âme se rendort au son des chants funèbres.
Dans cette nuit lugubre et sourde aux geignements,
L’on entend des soupirs et des douleurs lointaines,
Des agitations, des retentissements
Qui s’élèvent encore au-dessus de nos plaines.
K_A (2009)
II - Le Trivers double
Fleur
Aussitôt qu’un printemps emporte l’horizon
Je pressens, j’entrevois que ce bel univers
De vermeil couronné, comme un diapason,
S’éveille de son rêve à m’exciter le vers
Pour grandir cet instant. Comme une récompense
Délivrant le berceau d’un hiver bien trop dense,
Chérissant ses trésors féconds en redondance.
Alors, tout sème au vent et jouit de naissance.
Tenace sur les temps, de ceux des plus éloignés,
Tant une fleur égraine un vent de poésie.
Des aèdes nombreux s’en sont toujours soignés,
Dame nature est leur ; sublime esthésie !
À la femme amoureuse mon for la comparant,
Demeure l’éternel aspect à se plier
D’un battement de cil, l’image analysant
Comme émérite aisance, elle est amour fruitier.
Souvent belle du jour, la nuit jamais ingrate,
Rien n’est plus gracieux, poétique elle épate
Pour dire au papillon, « Mon pastel s’acclimate,
Viens, tu peux te poser, ton aile est délicate ;
Sens, mon calice encore est tiède d’un baiser
Matinal du soleil ». Fragile nourricière,
Pour l’homme elle est espoir, jusqu’à mieux l’apaiser
Las d’avoir guerroyé, parfumant sa prière.
K_A (2009)
Il est ainsi possible de composer une pièce poétique avec autant de Trivers que l’on veut !
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Le trivers http://www.pandesmuses.fr/2016/04/le-trivers.html |